Résidence de territoire – 10ème édition
Israel Ariño
Israel Ariño est né en 1974 à Barcelone. Après ses études de photographie à l’Institut d’Estudis Fotogràfics de Catalunya (IEFC), il se forme en gravure et sculpture à la Faculté de Beaux Arts de Barcelone. Il est photographe, éditeur chez Ediciones Anómalas (Barcelone) et co-fondateur de Lababuch. A partir de 2001, il commence à exposer son travail régulièrement en Espagne et particulièrement en France.
Parmi ses expositions plus importantes on peut citer : La pesanteur du lieu au Parvis Espace Culturel (2022) à Pau, Au gré du courant à la Maison Julien Gracq (2021), L’image occulte à la Galerie Focale (2021) de Nyon (Suisse), La gravetat del lloc à Can Manyé (2021) ou Le temps eparpillé (2015) à l’Imagerie de Lannion.
Il a été invité en résidence d’artiste en différentes occasions : à l’Aparté, lieu d’art contemporain à Iffen- dic en 2012, au Carré d’art de Chartres Bretagne pour le projet Territoires d’expériences (2012), au Centre Culturel Colombier de Rennes (2011), au British Museum de Londres pour le projet Apollo Epikouros (2009), à l’Artothèque de Vitré en 2009, à Le Blanc pour le projet Le nom qui efface la couleur, au Domai- ne de Kerguéhennec (2016) pour le projet La pesanteur du lieu et à la Résidence 1+2 (2017) ou à Toulouse pour le projet Le partage des eaux.
Entre 2005 et 2015, il enseigne la photographie à la Faculté de Beaux Arts de Barcelone. En 2006, il commence à publier livres d’artistes –Chambre avec vue (2006), Otras canciones a Guiomar (2008), Anatomí de una desaparición (2009) – ce qui lui permet d’explorer en terme visuel le potentiel du livre comme vecteur d’idées ayant sa propre narration. En 2012, son livre Atlas publié aux Ediciones Anómalas est sélectionné pour l’exposition “Books that are photos, photos that are books fotos” au Museo de Arte Reina Sofía à Ma- drid, qui présente les livres plus remarquables des cinq dernières années. En 2017, son livre La pesanteur du
lieu reçoit le prix Arts Libris de la Fondation Banc de Sabadell. Il est l’auteur de sept monographies chez Ediciones Anómalas.
Il est répresenté par la Galerie VU (Paris), l’Espace JB (Génève) et la Box Galerie (Bruxelles).
Depuis vingt ans, j’explore la photographie et ses possibilités en tant qu’outil artistique à travers mes projets.
L’émerveillement face au sujet a sûrement été le point de départ de ma quête photographique.
La photographie est un moyen d’interpeller le réel, de l’interroger et de mettre en lumière des expériences qui échappent à la raison. Mon ambition a toujours été de subvertir par l’image, de faire voir la réalité comme si nous la découvrions pour la première fois, de rendre visible les aspects intangibles de la vie que tout le monde peut pressentir mais jamais ne voir. “Le réel rendu fantastique par la vision” disait Brassaï.Je réalise des images qui ne décrivent pas les objets, les paysages ou les événements, qui ne racontent rien, mais qui cherchent à dévoiler de minuscules fragments de temps. Je cherche à dialoguer avec ce qui me dépasse, qui me surprend, qui est source de rêve et de désir. Je suis fasciné par les territoires intermédiaires qui échappent à la raison : la vérité et la fiction, le visible et le non visible, l’animé et l’inanimé, le vivant et
l’inerte, le nomade et le sédentaire.La majeure partie de mon travail naît d’un intérêt pour le rapport de la photographie au temps, cette allusion constante à la perte, la mémoire, la disparition. Je m’attache toujours à reconsidérer l’ambiguïté perceptive qui se manifeste dans la réalité en cherchant les coïncidences entre les formes extérieures du monde, la fragilité des êtres et ma subjectivité.
Mes récentes recherches me permettent de porter un regard plus onirique sur le territoire; l’image se dévoile,
elle est une évocation, un espace de construction irrationnelle, une intériorisation de la vision.