TRAVERSE

Vivien Ayroles, Sans titre

• 9 Médiathèque Simone Veil

Image exposée – Sans titre, travail en cours -2024

« J’ai choisi cette image de mon travail en cours sur Tanger car elle répondait
de façon assez libre et symbolique au projet mené sur Bagnères. A Bagnères, les ruisseaux et les sentes m’emmenaient vers un aspect invisible du paysage. A Tanger, j’ai également décidé d’explorer les cours des oueds qui se jettent dans le détroit de Gibraltar. Ici, c’est un point de vue depuis Jbel Kbir, le quartier favorisé de la vieille montagne, au loin avec le mur qui fait écran, les développements récents de la ville qui s’étend de plus en plus pour accueillir les nombreux arrivants vers Tanger. Dans cette urbanisation grandissante, les oueds et les espaces verts sont des lieux propices à la pause. Non aménagés, souvent dégradés par la présence des déchets, habités par les chiens errants, ils reflètent le monde à ses marges, distillant une forme de beauté et d’émotion »

• Série réalisée sur le territoire en 2023 – Bruissements des sentes
Photographe de la marche, Vivien Ayroles a arpenté la Haute-Bigorre durant les deux mois de sa résidence, le regard ouvert à la singularité des paysages qui ne lui étaient pas familiers. L’enregistrement et le catalogage des éléments de l’espace dans une approche documentaire semblent être le but du photographe, au fur et à mesure les roches, les pâturages et le ciel capturés en argentique se confondent dans un aplat chromatique et lumineux tel un décor de cinéma. Le glissement, voire l’aller-retour entre deux états de l’image, documentaire et fiction, permet le surgissement de l’inattendu. Cinéma sans mise en scène ni mouvement, sans autre acteur que les éléments et les marqueurs du paysage. La lumière est plate sur ces images d’où les ombres se sont presque absentées, sauf dans les failles entaillant les roches, points de faiblesse des massifs et écosystèmes miniatures foisonnant de vie. (…)Et pourtant, le déplacement est palpable : parfois une sente nous rappelle que le photographe randonne et se met dans les pas des animaux,des habitants et autres visiteurs des lieux. Leurs présences se rendent ainsi visibles par un bruissement, un mouvement suspendu et indistinct qu’on devine tout au long de ce cheminement photographique.

• Bio -Né en 1986, Vivien Ayroles vit et travaille à Marseille. Il mène une recherche sur le paysage en pensant les territoires comme des zones de tensions entre les êtres sensibles et l’inerte. Ses photographies ont été publiées dans des publications et des institutions telles que Bozar Brussels, Les Rencontres d’Arles, Bibliothèque nationale de France, The Financial Times & Der Greif.