• 5 O2 / 6 rue de la Fontaine
Image exposée – Sans titre, série Ce qui veille, ce qui gravite -2023
« Ces images réalisées lors de mes déplacements ou voyages, sont une tentative de dresser un portrait mouvant de ce pays. J’ai suivi l’intuition qui me conseillait de conserver comme cap les chemins de traverse éloignés des lieux emblématiques et patrimoniaux, fuir tout ce qui aurait pu incarner une certaine idée de l’identité française afin de réaliser une traversée dans un pays qui, au fond et comme beaucoup de gens, je connais peu. Les lignes du littoral, les frontières devenues inutiles, me rendre sensible à l’idée que je regardais pour la première fois ce pays en tant qu’artiste. » R. Feugère
• Série réalisée sur le territoire en 2019 – Vestiges
Vestiges dessine une dramaturgie de l’absence soigneusement orchestrée ; les objets, émouvants, dans leur simplicité, et comme disséqués dans leur solitude par l’oeil du photographe, offrent au regard une intimité modeste, toute en retenue. Régis Feugère croise des souvenirs qui ne lui appartiennent pas et dont l’affolante proximité dit quelque chose des existences des Bagnérais. Ces vestiges, venus s’échouer sur la table patinée d’un ancien préau, délaissés par le monde qui s’écoule au-delà d’eux, apparaissent sous un jour onirique, sinistrement comique parfois — ainsi du balais ou du collier de chien — traces nostalgiques, vides appelant d’impossibles crépuscules.
Nos histoires, comment les raconter ? C’est peut-être la question à laquelle, le photographe tente de répondre ici. Sa maîtrise parfaite du clairobscur recueille religieusement ces objets dépourvus de qualité esthétique et on se demande avec lui combien d’infinis peuvent contenir les choses ?
(…) Julie Nakache
• Bio – Régis Feugère est né en 1976, après des études d’Histoire de l’Art et une formation technique en photographie, il intègre l’EESI d’Angoulême, où il établit les bases de son langage plastique. A rebours d’une photographie de l’effet, sa démarche, patiente, réfléchie et mesurée, est celle d’une contemplation qui, à notre époque d’accélération généralisée est aussi une forme d’engagement voire de résistance. Dans ses compositions le vernis du monde que nous croyons connaître se fissure, laissant entrer le doute, le trouble et l’inquiétude devant le regardeur. Il est aujourd’hui directeur du bureau des Arts Visuels de la DAC de la Ville de Paris, commissaire d’exposition indépendant et critique d’art.