• 10 Médiathèque Simone Veil
Image exposée – Rendez-vous, série JAMAIS DEUX FOIS -2024
« Le titre de cette série rappelle curieusement la petite mythologie de l’instant décisif. Le kaïros photographique, celui qui fera le mieux comprendre l’instant qui précède et celui qui suit : l’exact contraire de l’œuvre d’Israel Ariño. Chez lui, rien de péremptoire ni d’immédiat, pas d’assignation à l’évènement ni à la réalité, encore moins à la vérité. Par la photographie, il subvertit le réel : il ne photographie pas le monde pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il est d’autre. (…) Caroline Benichou
• Série réalisée sur le territoire en 2024 – Il faut y naître pour y rester
Depuis plusieurs années, ma démarche artistique conjugue le désir de bouleverser le médium photographique, d’embrasser un territoire et d’interroger notre perception de la réalité. Pour cette immersion dans le territoire de Bagnères-de-Bigorre, je me suis intéressé autant à l’espace géographique (le territoire et ses habitants) qu’à l’espace mental, dans une dimension poétique et symbolique. Pendant ce temps de résidence, j’ai cherché à révéler ce qui fait la spécificité des lieux, le singulier, le sensible, l’émotionnel et le subjectif. Au rythme particulier de la marche, des détours et des échanges, d’une pratique photographique lente et en noir et blanc, j’ai tenté de créer une sorte de cadavre exquis. Ici, de nombreux éléments s’ajustent, s’ordonnent, basculent et se dévoilent pour faire émerger une série composée d’instants, de territoires cachés, de gestes fugaces, d’intuitions personnelles, de jeux visuels et perceptifs. Les images recouvrent un sens nouveau quand elles sont associées les unes aux autres : elles composent des constellations, un vocabulaire, une forme de langage silencieux. Alors, elles tissent des liens. Ces assemblages de fragments singuliers entraînent le spectateur vers une mise en abîme du réel et du quotidien.
• Bio – Né en 1974 à Barcelone et formé à l’Institut d’Estudis Fotogràfics de Catalunya (IEFC) ainsi qu’à la Faculté des Beaux Arts de Barcelone, Israel Ariño est de ces photographes qui ne s’arrêtent pas à la surface des choses (du miroir comme de la réalité) et dont chaque image se livre comme une énigme. Sur le fil du réel et de la fiction, du rêve et de la réalité, aux limites de la rationalité donc, il produit des photographies révélant dans le quotidien d’autres dimensions, qu’elles soient oniriques, imaginaires ou funèbres, songes, mensonges ou fables.